Dessin de Monika Kiss |
Il était une fois, un homme très pauvre qui vivait quelque part. Il avait autant d’enfants qu’il y a d’étoiles dans le ciel, et même un de plus. A chaque fois qu’il avait un nouvel enfant, il fallait un nouveau parrain. Aussi, il en avait déjà beaucoup. Quand son dernier né vint au monde, il ne savait plus à qui demander d’en être le parrain. Il partit donc à sa recherche et, en cours de route, il rencontra un mendiant qui lui demanda:
«Où vas-tu, pauvre homme?
-Je vais chercher un parrain pour mon fils.
-Ne va plus loin, je le serai, moi, le parrain!» dit le mendiant.
Le pauvre homme n’eut pas de regrets, il accepta le mendiant, et ils rentrèrent à la maison. Après le baptême, le mendiant sortit un grand clou de la manche de son manteau brodé et le donna au pauvre homme pour qu’il le remette à son fils quand celui-ci aurait dix-huit ans. Il lui recommanda qu’à ce moment là, il aille dans une clairière et qu’il en frappe la terre : ce qu’il y trouvera, ce sera à lui. Sur ce, le mendiant s’en alla.
Le temps passa, le garçon eut dix-huit ans. Un jour, ses frères, en parlant des cadeaux de leurs parrains, commencèrent à se moquer de leur cadet qui n’avait rien eu. Celui-ci se mit à pleurer et alla voir son père pour savoir si les paroles de ses frères étaient vraies.
«Bien sûr que tu as eu quelque chose, mon fils! Voici le clou, prends-le et va à la clairière, frappe la terre, et ce que tu trouveras, sera à toi!» répondit son père.
Le garçon obéit. Il s’en alla, et frappa la terre qui s’ouvrit immédiatement. Un magnifique château apparut devant lui. Devant sa porte, le vieux mendiant était assis. Il dit au garçon:
«Rentre dans la pièce du milieu, ce que tu trouveras, mets-le de côté, tu en auras besoin pour obtenir ta future épouse.»
Il fit ainsi, et il trouva une pièce d’argent sur un banc. Il la glissa dans sa poche, et sortit de la pièce. Quand il quitta le château par le grand portail, la terre se referma, et il alla de par le vaste monde.
Il marcha, il chemina, jusqu’à ce qu’il arrive à une rivière. En cherchant un pont, il vit une vieille dame qui jetait dans l’eau des chatons qui étaient dans son tablier. Il ne lui restait plus qu’un chaton quand le garçon arriva. Il dit à la vieille:
«Ma petite vieille, ne jetez pas ce chaton dans l’eau, je vous l’achète plutôt!»
La vieille femme le lui donna pour une pièce d’argent. Le jeune homme mit le chaton dans sa besace, et il continua son chemin. Il marcha, il chemina jusqu’à ce qu’il arrive dans une ville dont il n’avait jamais entendu parler. Il y vit des gens qui se dirigeaient vers un beau château. Chacun d’eux avait un balai ou une fourche à la main. Il ne put pas s’empêcher de leur demander où ils allaient et ce qu’ils allaient faire.
«Viens avec nous et tu verras!» lui dit l’un d’eux.
Ils entrèrent par la grande porte du château et ils ne s’arrêtèrent pas jusqu’à ce qu’ils arrivent dans une très belle pièce. Au milieu, autour d’une grande table préparée pour un repas, il y avait des chaises. Les couverts étaient tous en or et en argent car c’était la salle à manger du roi. Le roi arriva avec sa famille suivi par des princes, des comtes et des barons. Ils se mirent à table et derrière chacun d’eux, un homme se tenait debout avec un balai ou une fourche. Quand le premier plat fut servi, la table se remplit de souris. Les hommes qui étaient debout avaient beau frapper avec leurs fourches, cela ne servait à rien. Il y avait tellement de souris que personne n’en avait jamais vu autant nulle part. Il était impossible de manger ! Ahuri, le jeune regarda la scène, et il dit au roi:
«Votre Majesté! Les fourches sont absolument inutiles ici! Si vous me permettez, je vais débarrasser tout de suite votre ville des souris!
-Si tu le fais, je te donne ma fille et la moitié de mon royaume!» répondit le roi.
Le jeune homme n’hésita pas à jeter son chaton sur la table, et les souris se sauvèrent comme elles pouvaient. Le roi et sa cour purent enfin se mettre à table et prendre leur déjeuner confortablement. Le jeune homme était à table, lui aussi, à côté de la princesse. Ils célébrèrent tout de suite les fiançailles. Le lendemain, le jeune homme rentra chez lui et apporta un sac plein de chats pour qu’il y en ait dans chaque maison.
Ils donnèrent un grand repas de noces, ils vivent encore heureux s’ils ne sont pas morts entre-temps.
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