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Le paysan ne dit rien, il se reposa un peu en regardant la vieille qui se mit à tuer et rôtir les oies. Ensuite elle prépara les provisions.
Le lendemain matin, le paysan se leva de bonne heure, sella le cheval, et il partit.
A peine eut-il quitté la maison que le marchand rentrait à la maison. Sa femme l’accueillit avec un grand sourire:
«Viens vite, j’ai des nouvelles à te dire à propos de notre fils.»
Avec un air dubitatif, le marchand regarda sa femme et dit:
«Qu’est-ce qui t’arrive Tu es devenue folle?»
«Tu ne le crois pas? Voilà la preuve! Je lui ai envoyé le cheval. Notre fils fait le commerce avec des chiffons et des os, et il tire lui-même sa charrette. Je lui ai envoyé un peu de brioche, trois oies, et un peu d’argent de nos économies dont tu n’étais pas au courant. Et le manteau que tu as soutiré à la dame à la foire», répondit sa femme.
Le marchand respira à fond pour étouffer son immense colère.
«Qui était ce malheureux à qui tu as donné toutes ces choses?» demanda-t-il.
«C’était un homme de l’au-delà. Il est retourné directement là-bas», répondit sa femme.
«Pourvu que la bêtise cesse d’exister dans le monde. Comment tu peux être si naïve, si idiote!» cria le marchand.
Sur ce, il prit la route immédiatement pour retrouver l’homme qui s’aperçut que quelqu’un le suivait en faisant de grands pas. Il rentra dans le bois, et il attacha son cheval à un arbre. Un peu plus loin, il y avait un arbre qui était penché comme s’il voulait tomber. Il s’appuya contre cet arbre pour faire semblant de le caler.
Le marchand s’approcha et lui demanda:
«N’auriez-vous pas vu par hasard un homme passer par là sur un cheval gris?»
Le paysan constata tout de suite que le marchand était fou de colère, il lui répondit donc très paisiblement:
«Bien sût que je l’ai vu! Mais cela ne sert à rien de le suivre, c’était un homme très costaud qui ne doit avoir peur de personne.»
Le marchand prit peur. Il avala sa salive mais sa colère ne le quittait pas.
«Dites-moi, n’avait-il pas peur de vous?» demanda-t-il au paysan qui répondit toujours calmement:
«Si, il avait peur de moi.»
«Seriez-vous assez gentil de ramener ici cet homme? Je vous donne cent forints tout de suite», dit le marchand.
Le paysan se disait qu’il allait tester la bêtise du marchand, et il lui répondit:
«Je ne peux pas bouger. Je suis condamné à rester appuyé contre cet arbre. Si je ne le fais pas, mon père, ma mère et mon frère seront tous morts.»
Le marchand n’entendit même pas les paroles du paysan : il était sourd et aveugle de colère et de cupidité. Il dit au paysan:
«Je reste ici, je m’appuierai contre l’arbre moi-même, vous pouvez aller chercher l’homme qui a obtenu beaucoup de choses de ma femme.»
La paysan hocha la tête, dit adieu et monta sur le cheval. Il partit directement chez lui. En rentrant, il dit sa femme:
«Je suis rentré à la maison parce que j’ai trouvé un homme qui était aussi bête et aussi stupide que toi.»
Le marchand attendit le paysan toute la journée. Quand il eut assez d’attendre, il fit un bond sur le côté pour éviter que l’arbre ne tombe sur lui. A ce moment-là il se rendit compte que l’arbre ne tombait pas et que le paysan s’était moqué de lui, lui qui se croyait très rusé.
«Pourquoi es-tu rentré à la maison?» lui demanda sa femme têtue et enfermée dans sa propre obstination.
«Parce que j’ai trouvé quelqu’un qui est aussi bête que toi», répondit le marchand.
«Je te l’ai bien dit! J’ai eu raison!» réplique instantanément sa femme.
Le marchand voulait avoir la paix dans sa maison et lui dit calmement:
«Tu as eu raison. Ce n’est pas toi qui es la plus bête du monde.»
OMG ! Qui se ressemble s'assemble... C'était très drôle.
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