Conte imaginé par Esztelle Kis (12 ans) |
Un jour, le roi Mathias alla voir les moissonneurs qui travaillaient dans les champs. Deux d'entre eux se précipitèrent à la rencontre du roi pour lui dire que la récolte était très faible et elle leur apportera très peu.
Le roi Mathias répondit:
«Vous avez accepté le travail, maintenant continuez-le! Par ailleurs, comment est-ce possible que trois arrivent à nourrir neuf mais neuf n'arrivent pas à nourrir trois?»
Les moissonneurs étaient incapables de répondre. Mathias leur dit:
«Demain je repasserai par là. Si vous ne pouvez pas répondre à ma question, je vous priverai du salaire du travail déjà effectué!»
Le soir les moissonneurs rentèrent chez eux. Personne ne trouva la réponse à la question du roi Mathias. L'un des moissonneurs qui était très triste parce qu'il n'avait pas compris ce que le roi Mathias avait voulu dire, avait une fille. Sa fille voulut savoir la raison du chagrin de son père qui lui dit:
«Diable! Je ne comprends pas la question du roi qui est la suivante:
«Comment est-ce possible que trois arrivent à nourrir neuf mais neuf n'arrivent pas à nourrir trois.»
Sa fille éclata de rire:
«Donc neuf n'arrivent pas à nourrir trois, mais trois arrivent à nourrir neuf. Alors Mai, Juin et Juillet entretiennent les autres mois parce que pendant trois mois la nature produit ce qu'il faut pour toute l'année.»
Lendemain, les hommes allèrent moissonner aux champs. Le roi y arriva, lui aussi et demanda:
«Alors, vous avez deviné la réponse?»
L'un des moissonneurs dit que oui, il l'avait. Mai, Juin et Juillet entretiennent les autres mois. Le roi Mathias dit:
«Ce n'est pas vous qui l'avez devinée! Dites-moi qui vous a aidés?»
Après un long silence, l'un des hommes avoua que c'était sa fille.
«D'accord! C'est bien», dit le roi.
Le lendemain, le roi envoya deux de ses adjudants chez la fille afin qu'ils voient son comportement. Ils lui demandèrent:
«Es-tu seule, ma fille?
-Oui, je suis seule.
-Où est ton père?
-Il est allé dans le village voisin.
-Est-ce qu'il va rentrer rapidement?
-S'il vient directement, il n'est pas sûr d'arriver à la maison mais s'il fait un détour, alors il est sûr et certain qu'il rentrera à la maison.
-Et ta mère, où est-elle?
-Elle est allée chez le voisin.
-Que fait-elle là-bas?
-Ce qu'elle n'a jamais fait, et ne fera plus non plus.
-Alors, ta tante, où est-elle?
-Elle est allée dans la ville pour les autres mille.»
Les adjudants s'en retournèrent dans le palais royal et racontèrent au roi comment la fille s'était comportée. Lendemain, le roi fit atteler les chevaux à la voiture et alla chercher la fille.
Au retour, dans le palais il la fit habiller joliment et lui dit que tout ce qu'elle y voyait, lui appartenait.
Elle fut traitée comme une princesse. Le roi lui dit sincèrement qu'elle pourrait rester dans le palais royal tant qu'elle lui obéirait et tant qu'elle ne donnerait de conseil à personne.
Elle développa ses réponses énigmatiques aux questions des adjudants. Premièrement si son père rentrait directement à la maison, alors il heurterait un arbre. S'il faisait un détour, il rentrerait sain et sauf.
Deuxièmement: sa mère était allée chez le voisin pour habiller en toilette funéraire le défunt. Elle a fait avec le défunt ce qu'elle n'avait jamais fait auparavant et ce qu'elle ne ferait plus non plus par la suite.
Troisièmement: sa tante avait fauté avec le comte. Ella avait déjà reçu deux mille forints, elle allait chercher le troisième mille.
Un jour, pendant que la jeune fille menait la vie de princesse dans le palais royal, le roi se prépara pour aller à l'église en carrosse. Devant le portail du palais, il y avait une grosse meule en travers, le carrosse roula là-dessus, et se cassa immédiatement. Deux gardes étaient là. Le roi Mathias les appela et leur dit:
«Le temps que je rentre, écorchez cette meule, autrement vous serez décapités.»
Les deux gardes étaient très tristes. La princesse les regarda de la fenêtre du deuxième étage. Ils se plaignaient parce que le temps passait et ils n'arrivaient pas à écorcher la meule. La princesse eut pitié d'eux et leur conseilla de dire au roi:
«Majesté! Nous vous prions de saigner la meule, autrement nous ne pouvons pas l'écorcher.»
Le roi arriva à la maison. Il retrouva les deux gardes au même endroit où ils étaient à son départ.
«Je vous ai donné un ordre. Pourquoi vous ne l'avez pas exécuté?» dit le roi.
«Majesté! Parce que vous n'avez pas saigné la meule.
-Bon, d'accord, je sais que cette réponse ne vient pas de vous», dit le roi.
Le roi Mathias monta dans la salle à manger où la princesse était en train de déjeuner. Il lui dit:
«Après le repas, prépare tes affaires! Tu peux emporter tout ce que tu veux, tout ce que tu aimes.»
La princesse savait d'où vinait la mauvaise humeur du roi. Ils finirent le déjeuner. Elle versa de la poudre soporifique dans le vin du roi qui s'endormit rapidement.
Quand il plongea dans le sommeil profond, la princesse fit appeler le cocher et lui demanda d'atteler les chevaux à la voiture. Le cocher obéit et se mit devant le palais royal. Elle fit mettre le roi dans le carrosse et alla chez son père où le roi fut mis dans un lit. Il dormit bien et quand il se réveilla, il fut très étonné. Il se demanda où il était et pourquoi il était là. Il dit à la princesse:
«Pourquoi m'as-tu amené ici? Je n'ai jamais demandé cela!
-Parce que c'est toi que j'aime le plus», lui répondit la princesse.
Le roi en fut très heureux et épousa la fille d'un pauvre moissonneur.
C'est pour cela que le peuple hongrois formula le dicton selon lequel le roi Mathias est mort, la justice est morte avec lui.
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