Conte imaginé par Jàzmin Lupkovics (12ans) |
Jésus Christ était encore sur terre et était accompagné partout par Saint Pierre. Ils allaient de ci, de là, dans la puszta. Ils étaient fatigués et avaient faim mais ils ne trouvaient pas une ferme où ils auraient pu entrer. Saint Pierre promena son regard autour de lui et dit:
«Seigneur! Là-bas, je vois une bergerie, allons-y, sûrement nous trouverons âme qui vive.»
Ils marchèrent jusqu’à la bergerie. Un pauvre berger y habitait et gardait les moutons de son maître. Jésus et Saint Pierre le saluèrent et le berger les accueillit de bonne grâce. Il leur proposa de s'installer et ils entamèrent une conversation.
Le Seigneur qui avait très faim dit au berger:
«Alors, mon pauvre homme, donne-nous quelque chose à manger car nous avons très faim.»
Le berger réfléchit. Il n'avait à lui rien qu'un bout de pain sec et un petit agneau. Son maître avait pourtant assez de moutons mais il n'osait pas en tuer un, il avait tellement peur de sa colère. En plus, le bien d'autrui lui était sacré. Il se dit: "Est-ce que je tue mon seul agneau, ou non? Si je le tue, je ne l'aurai plus. Mais avec un seul, je ne vais pas loin, donc je le tue."
Il sortit son couteau, saisit son agneau, le saigna, et en fit un ragoût au paprika.
Quand il fut cuit, Jésus et Saint Pierre se mirent autour du chaudron, ils mangèrent de bon appétit. Le berger attendit qu'ils lui en laissent un peu, car il avait faim, lui aussi. Mais Jésus et Saint Pierre mangèrent tout, ne laissèrent pas une seule bouchée. Quand ils eurent fini de dîner, Jésus dit à Saint Pierre:
«Pierre, va ramasser les os jusqu'au dernier morceau!»
Pierre lui obéit, et Jésus les mit dans une manche de sa pelisse. Au soir, quand le berger s'endormit, Jésus alla à la bergerie, et dispersa les os parmi les moutons. Chaque os se transforma en mouton avec la marque du berger sur la croupe.
Jésus et Saint Pierre quittèrent la bergerie sans avoir dit un traître mot.
Le lendemain matin, quand le berger se leva, il inspecta les moutons dans la bergerie et constata qu'il y avait beaucoup de moutons étrangers dans le troupeau. Trois fois plus que ceux du maître! Ce qui était merveilleux, c'est que tous avaient sa marque sur la croupe.
Il ne pouvait pas imaginer comment cela s'était produit puisqu'il n'avait plus ni mouton, ni gigot:il avait tué son dernier agneau pour ses invités, la veille, au soir.
Il alla chercher ses invités mais il ne trouva que des buissons vides. Alors il comprit que personne d'autre que Dieu seul n'avait pu lui donner les moutons. Il se promit que tant qu'il aurait un kreutzer, il aiderait les nécessiteux autant qu'il le pourrait.
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