vendredi 28 février 2014

Je ne te crois plus!


Conte imaginé par Endre Stankowsky



Il était une fois à l'autre bout du monde, au-delà de tous les océans, un pauvre homme qui avait trois fils.
Un jour, le roi de ce pays lointain fit annoncer dans tout le pays qu'il donnerait sa fille à celui qui saurait dire quelque chose qu'il ne pourrait pas croire.
Pierre, le fils aîné du pauvre homme, entendit cette annonce. Il prit son courage à deux mains et se rendit au château. Il s'adressa à un serviteur lui disant qu'il voulait parler au roi.
Le roi devina tout de suite l’intention du jeune homme et donna l'ordre de le faire entrer sur le champ.
Pourtant avant Pierre, il était venu des princes charmants aussi nombreux que les étoiles dans le ciel ou les brins d'herbe dans un champ! Ils avaient tous voulu épouser la fille du roi, mais leur tentatives avaient été vaines! Tout ce qu'ils avaient pu dire était tout à fait crédible et le roi n'avait donc pas été surpris par leurs propos.

Pierre entra donc chez le roi, et le salua:

«Bonjour, mon Roi!
-Bonjour, à toi aussi, mon fils. Qu'est-ce qui t'amène ici!
-Eh bien, je veux me marier, mon Roi.
-C'est très bien, mon fils, mais où iras-tu avec ta femme?
-Seul le Bon Dieu le sait. Je finirai par me débrouiller d'une manière et d'une autre... Mon père a une petite maison ainsi qu'un bout de terrain.
-Je te crois, dit le roi.
-En plus, nous avons trois boeufs.
-Je te crois.
-Il n'y a pas longtemps, dans notre cour, tant de fumier s'accumula que nous manquions de place.
-Je te crois.

Un jour notre père nous a dit:"Mes fils, jetez le fumier sur notre bout de terrain, peut être cela lui fera-t-il du bien."
-Je te crois.
-Avec mes frères, nous avons sorti le fumier pendant trois semaines sur deux chariots.
-Je te crois.
-Mais par erreur nous avons déposé tout fumier sur le terrain du voisin.
-Je te crois.
-Après être rentré à la maison, j'ai tout raconté à mon père.
-Je te crois.
-Alors mon père, mes deux frères et moi, nous sommes allés voir notre terre.
-Je te crois.
-Nous avons pris les quatre coins du terrain du voisin, nous les avons soulevés comme on a l'habitude de le faire avec une nappe, et nous avons renversé le fumier sur notre terrain.
-Je te crois.
-Ensuite nous avons semé du gazon.
-Je te crois.
-Une belle forêt y a poussé. Mon père aurait regretté de faire couper les beaux arbres, donc il a acheté un troupeau de cochon.
-Je te crois.
-Ensuite il a engagé le grand père de Votre majesté comme porcher...
-Menteur! Cela n'est plus vrai! s'écria le roi qui était prêt à le faire pendre.»

Mais il s'arrêta brusquement car son offre lui revint à l'esprit et il venait de se rendre compte qu'il avait perdu son pari.
Il fit appeler le prêtre immédiatement pour bénir l'union du fils du pauvre homme avec sa fille.
Il y eut un grand repas de noces dont la nouvelle se répandit dans sept pays. Tout le monde fut bien servi dans tout le royaume.
On donna même à un orphelin un bout de brioche gros comme mon bras. Il y eut de la viande, du pot-au-feu en si grande quantité que tous les chiens du royaume s'en remplirent le ventre.


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