Source: hungaria.org |
Il était une fois dans un pays lointain, au-delà de tous les océans, un homme et une femme.
Ils étaient tellement pauvres qu’ils n’avaient rien à manger et rien à donner à manger à leur petit garçon de deux ans. Un jour l’homme dit:
«Écoute-moi, ma femme! Je vais en Moldavie. Je vais bien trouver là-bas une prairie à faucher pour gagner quelques sous.
-Tu fais bien! Vas-y, mon cher mari! Ne te fais pas de souci pour nous, je resterai avec notre fils. Je travaillerai à la journée pour nous entretenir.»
L’homme dit adieu à sa femme et à son fils et s’en alla en Moldavie. Là-bas, il tomba sur un fermier charitable qui l’aima bien et lui fit confiance à tel point qu’il lui laissa tout faire. L’homme travailla jour et nuit. Il mit de côté tout son argent, mais, en vérité, vingt ans passèrent depuis qu’il avait quitté sa maison.
Un jour il était tellement triste qu’il ne savait plus quoi faire de son chagrin. Le fermier lui demanda:
«Alors, mon cher serviteur, pourquoi es-tu tellement triste?
-Comment ne le serais-je pas quand il y a déjà vingt ans que j’ai quitté ma famille. Je n’ai plus de nouvelles d’eux. Je devrais rentrer chez moi pour savoir ce qui se passe là-bas. Il est possible que ma femme soit déjà décédée ou malade. Peut-être ma maison s’est-elle déjà effondrée.
-Bien, je vois que tu es prêt à partir. Combien dois-je te payer pour ta fidélité? Tu voudrais de l’or, de l’argent, des pièces ou trois conseils?» demanda le fermier.
«-Il est vrai que l’or, l’argent et les pièces seraient les bienvenus, mais je suis encore jeune, je pourrai encore travailler. J’accepte plutôt les trois conseils», répondit l’homme.
«-D’accord, tu as bien répondu, cela me plaît. Je te donne de l’argent pour la route. Tiens, voilà un sac plein de pièces. Je te donne un cheval pour que tu ne doives pas faire la route à pied, et enfin je te donne un fusil au cas où que quelqu’un voudrait t’agresser dans la forêt, pour que tu puisses te défendre. Mais je te donne aussi trois bons conseils. Retiens bien ceci, que ta colère du matin doive être reportée au soir, et celle du soir au lendemain matin. Je te donne un morceau de pain que tu ne dois manger que si tu as une immense joie telle que tu n’en as jamais connue auparavant dans ta vie», dit le fermier.
L’homme remercia bien le fermier de sa bonté, il rangea l’argent et le pain dans son sac à dos et monta sur son cheval. Le fusil au côté, il se dirigea lentement vers sa maison. Le soir tombait quand il arriva dans son village. Il ne voulait pas rentrer chez lui tout de suite. Il se dit que soit sa femme se réjouirait quand elle le reverrait, soit elle s’était remariée depuis qu’il l’avait quittée. Il demanda donc l’hospitalité pour une nuit à son voisin.
Mais son voisin ne le reconnaissait pas! Pendant vingt ans il avait fortement vieilli, il fut quand même bien reçu. Son cheval fut mis à l’écurie, lui, il eut un bon lit pour la nuit. Mais il ne put trouver de repos tant qu’il n’alla pas épier par la fenêtre de sa maison. Il attendit que tout le monde s’endorme, et il s’approcha de sa fenêtre à pas de loup.
Mon Dieu! Il vit que sa femme donnait à manger à un jeune homme. Elle lui donnait beaucoup de mets de choix, les uns meilleurs que les autres. Après chaque cuillerée, elle lui donnait un baiser. L’homme se mit en colère à tel point qu’il faillit tirer par la fenêtre dans la pièce avec son fusil.
«Moi, je pars loin d’ici pendant vingt ans, je travaille durement et elle, elle est devenue infidèle. Je suis sûr qu’elle s’est remariée», se dit-il avec beaucoup d’amertume.
Mais le conseil de son maître lui vint à l’esprit disant qu’il fallait laisser la colère du matin au soir, celle du soir au matin.
«J’attends demain matin, et alors je m’en occuperai. Je vais faire tambouriner dans tout le village pour que tout le monde sache quelle femme j’ai épousée», se dit-il.
Il rentra chez son voisin et alla se coucher. Le lendemain, ses hôtes lui racontèrent qu’il y aurait une noce chez leur voisin. A la plus grande surprise de tout le monde, le fiancé c’est-à-dire le jeune homme que le pauvre homme avait vu la nuit chez sa femme, vint lui demander de lui prêter son cheval car il le voulait pour aller se marier à l’église.
(À suivre)
Ils étaient tellement pauvres qu’ils n’avaient rien à manger et rien à donner à manger à leur petit garçon de deux ans. Un jour l’homme dit:
«Écoute-moi, ma femme! Je vais en Moldavie. Je vais bien trouver là-bas une prairie à faucher pour gagner quelques sous.
-Tu fais bien! Vas-y, mon cher mari! Ne te fais pas de souci pour nous, je resterai avec notre fils. Je travaillerai à la journée pour nous entretenir.»
L’homme dit adieu à sa femme et à son fils et s’en alla en Moldavie. Là-bas, il tomba sur un fermier charitable qui l’aima bien et lui fit confiance à tel point qu’il lui laissa tout faire. L’homme travailla jour et nuit. Il mit de côté tout son argent, mais, en vérité, vingt ans passèrent depuis qu’il avait quitté sa maison.
Un jour il était tellement triste qu’il ne savait plus quoi faire de son chagrin. Le fermier lui demanda:
«Alors, mon cher serviteur, pourquoi es-tu tellement triste?
-Comment ne le serais-je pas quand il y a déjà vingt ans que j’ai quitté ma famille. Je n’ai plus de nouvelles d’eux. Je devrais rentrer chez moi pour savoir ce qui se passe là-bas. Il est possible que ma femme soit déjà décédée ou malade. Peut-être ma maison s’est-elle déjà effondrée.
-Bien, je vois que tu es prêt à partir. Combien dois-je te payer pour ta fidélité? Tu voudrais de l’or, de l’argent, des pièces ou trois conseils?» demanda le fermier.
«-Il est vrai que l’or, l’argent et les pièces seraient les bienvenus, mais je suis encore jeune, je pourrai encore travailler. J’accepte plutôt les trois conseils», répondit l’homme.
«-D’accord, tu as bien répondu, cela me plaît. Je te donne de l’argent pour la route. Tiens, voilà un sac plein de pièces. Je te donne un cheval pour que tu ne doives pas faire la route à pied, et enfin je te donne un fusil au cas où que quelqu’un voudrait t’agresser dans la forêt, pour que tu puisses te défendre. Mais je te donne aussi trois bons conseils. Retiens bien ceci, que ta colère du matin doive être reportée au soir, et celle du soir au lendemain matin. Je te donne un morceau de pain que tu ne dois manger que si tu as une immense joie telle que tu n’en as jamais connue auparavant dans ta vie», dit le fermier.
L’homme remercia bien le fermier de sa bonté, il rangea l’argent et le pain dans son sac à dos et monta sur son cheval. Le fusil au côté, il se dirigea lentement vers sa maison. Le soir tombait quand il arriva dans son village. Il ne voulait pas rentrer chez lui tout de suite. Il se dit que soit sa femme se réjouirait quand elle le reverrait, soit elle s’était remariée depuis qu’il l’avait quittée. Il demanda donc l’hospitalité pour une nuit à son voisin.
Mais son voisin ne le reconnaissait pas! Pendant vingt ans il avait fortement vieilli, il fut quand même bien reçu. Son cheval fut mis à l’écurie, lui, il eut un bon lit pour la nuit. Mais il ne put trouver de repos tant qu’il n’alla pas épier par la fenêtre de sa maison. Il attendit que tout le monde s’endorme, et il s’approcha de sa fenêtre à pas de loup.
Mon Dieu! Il vit que sa femme donnait à manger à un jeune homme. Elle lui donnait beaucoup de mets de choix, les uns meilleurs que les autres. Après chaque cuillerée, elle lui donnait un baiser. L’homme se mit en colère à tel point qu’il faillit tirer par la fenêtre dans la pièce avec son fusil.
«Moi, je pars loin d’ici pendant vingt ans, je travaille durement et elle, elle est devenue infidèle. Je suis sûr qu’elle s’est remariée», se dit-il avec beaucoup d’amertume.
Mais le conseil de son maître lui vint à l’esprit disant qu’il fallait laisser la colère du matin au soir, celle du soir au matin.
«J’attends demain matin, et alors je m’en occuperai. Je vais faire tambouriner dans tout le village pour que tout le monde sache quelle femme j’ai épousée», se dit-il.
Il rentra chez son voisin et alla se coucher. Le lendemain, ses hôtes lui racontèrent qu’il y aurait une noce chez leur voisin. A la plus grande surprise de tout le monde, le fiancé c’est-à-dire le jeune homme que le pauvre homme avait vu la nuit chez sa femme, vint lui demander de lui prêter son cheval car il le voulait pour aller se marier à l’église.
(À suivre)
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