dimanche 6 janvier 2013

Le sot du village





Il était une fois un empoté. Il croyait tout ce qu’on lui disait. Il oubliait tout ce qu’on lui confiait.
Un jour il se maria. Il vivait heureux avec sa femme. Leur bonheur durerait peut-être même aujourd’hui s’il avait eu assez de blé. Sa femme lui dit un beau matin:
«Va à la foire parce que nous n’avons plus de farine. Achète un boisseau de blé. Va le faire moudre pour que nous puissions cuire du pain.»
L’homme sot partit et pendant tout le chemin, pour ne pas oublier sa mission, il ressassa:
«Un boisseau de blé, un boisseau de blé…»
A un moment, il rencontra un paysan qui l’apostropha:
«Comment oses-tu me dire qu’il n’y a qu’un boisseau de blé? J’ai semé trois boisseaux dans mon champ. Et d’ailleurs, est-ce comme ça qu’il convient de saluer un paysan?
- Alors comment dois-je te dire bonjour?
- Dis plutôt que le Bon Dieu nous bénisse pour notre travail!
- D’accord, la prochaine fois c’est ce que je dirai.»
Il continua son chemin. Il vit au bord de la route deux hommes qui se bagarraient. Il s’approcha d’eux et enleva son chapeau.
« Que le Bon Dieu vous bénisse pour votre travail!
- Comment oses-tu nous dire une telle chose?
- Alors, comment dois-je dire?
- Dis plutôt que le Bon Dieu nous sépare!
- D’accord, la prochaine fois je dirai comme ça.»
Il reprit son chemin et rencontra un cortège de mariage. Les invités de la noce festoyaient, chantaient sur les charrettes attelées. La mariée et le fiancé étaient dans la première. Le sot sauta devant eux et dit:
«Que le Bon Dieu vous sépare!
- Nous venons de nous marier et tu nous souhaites déjà la séparation?
- Alors, comment dois-je m’exprimer?
- Tu aurais dû mettre ton chapeau sur ton bâton, tu aurais dû pousser des acclamations. «Hourrah, hourrah!»
- D’accord, la prochaine fois je ferai comme ça.»

Il continua son chemin .Il vit que deux bouchers menaient six cochons en direction de la ville. L’imbécile mit son chapeau sur son bâton et cria fort: «Hourrah! Hourrah!»
Les bouchers avaient déjà du mal à conduire leurs cochons, qui fonçaient à gauche, à droite. Mais quand ils entendirent le cri de cette godiche, ils partirent dans toutes les directions.

Le sot s’était pris des volées un peu partout, mais c’est ici qu’il a pris la pire !

3 commentaires:

  1. Permettez-moi de vous dire, Madame que c'est vraiment dommage que vous ne mettiez pas le titre hongrois des textes dont vous nous offrez la traduction!
    Ici, malgré diverses tentatives (A falu balgája - A falu kábája - A falu ostobája - A falu bolondja - etc), je n'ai rien trouvé!
    Alors quel est-il ?
    Elôre is köszönöm

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  2. Cher Monsieur,
    suite à vos commentaires, j'ai crée un nouvel onglet, intitulé "Les titres originaux". Vous y trouverez un récapitulatif des contes, avec les titres en hongrois. J'espère que cela vous sera utile!
    Andrea

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  3. Pour vous répondre directement, le titre original de ce conte est "A bugyuta ember". Et à l'avenir, je vous laisserai le loisir de consulter la nouvelle page crée.
    Andrea

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